Camus, comme chacun le sait, était un auteur très engagé qui n’hésitait pas à affirmer les positions qui s’imposaient quand l’histoire soulevait une question morale d’importance. D’ailleurs, Jean Paul Sartre définit les raisons de l’influence de Camus sur un public fervent comme étant l’ « admirable conjonction d’une personne, d’une action et d’une œuvre. » Ses œuvres elles aussi s’inspiraient de choix nouveaux qui montraient que Camus était doué d’une force qui résidait dans sa flexibilité. En effet, ce n'est pas une philosophie en bonne et due forme que l'on trouve dans ses livres ; c'est une pensée qui s'articule autour de mots clefs comme absurde et révolte et qui trouve sa meilleure expression dans le roman, le théâtre et l'essai. Son œuvre se compose essentiellement de deux cycles, et c'est le premier qui va nous intéresser car c'est effectivement dans le cycle de l’absurde (Caligula, Le Mythe de Sisyphe et Le Malentendu) que nous trouvons l’œuvre que nous allons étudier L’Etranger paru en 1942. Dans cette œuvre se caractérisent deux thèmes principaux : celui de l’absurde, d’abord, qui naît du décalage entre un besoin d’idéal et le monde réel, et celui de la Révolte crée par le spectacle des crimes engendrés par l’humanité. Ce roman est l’histoire d’un homme que des circonstances extérieures vont amener à commettre un crime et qui assiste indifférent à son procès et à sa condamnation à mort. Pour nous diriger dans la compréhension de l’œuvre et de son héros nous allons faire appel à une autre œuvre de Camus qui est cette fois un essai publié en 1939 qui s’intitule Noces, c'est grâce à l’extrait suivant : « Tout à l’heure, quand je me jetterai dans les absinthes pour me faire entrer leur parfum dans le corps, j’aurai conscience contre tous les préjugés, d’accomplir une vérité qui est celle du soleil et sera celle de ma mort. » que nous allons nous poser la question de savoir dans quelle mesure cette citation illustre le caractère particulier du personnage