Dissertation conflit au théâtre
Au théâtre, le conflit peut-il se passer de mots ?
I. Le théâtre est avant tout un art du discours
A. L’expression du conflit passe donc le plus souvent par les mots
-Invectives de Mme Pernelle dans l’exposition de Tartuffe ou échange très vif entre Armande et sa sœur Henriette dans les Femmes savantes. Ce sont les mots qui permettent d’exprimer toutes les nuances de la colère à l’indignation en passant par le reproche ou l’imprécation. Plus proche de nous, le théâtre de Pirandello lorsqu’il se penche sur le conflit familial dans six personnages en quête d’auteur, ne peut se passer des mots, de leur violence.
Ce sont les mots qui définissent le registre, polémique (Controverse de Valladolid, le Misanthrope), tragique (Thésée Hyppolite) à travers des échanges vifs (stichomythies) ou de longues tirades qui permettent aux personnages de déverser leur colère, leur indignation).
B. C’est grâce aux mots que, dès l’exposition, le dramaturge expose une intrigue qui, souvent, repose sur un conflit.
Ainsi, les interruptions incessantes de Mme Pernelle qui coupe la parole à quiconque tente de lui répondre dans la scène 1 de l’acte I du Tartuffe de Molière, mettent l’accent sur le trouble et la division que fait régner le personnage éponyme pourtant absent, silencieux donc, et qui n’entrera en scène qu’à l’acte III.
Cela permet également à Molière, grâce aux nombreuses apostrophes, de présenter les personnages et leur lien de parenté. Même fonction dans Les Femmes savantes.
C. Si le théâtre relève du langage déclamé comme du langage visuel, ce sont d’abord les mots qui nous dévoilent la psychologie des personnages. - Importance des tirades : cf. Alceste. Nous livre à la fois son désarroi et sa vision idéaliste de l’amitié qui ne souffre pas les compromis avec l’hypocrisie sociale et les mondanités. En s’en prenant à son ami Philinte, Alceste révèle d’entrée de jeu son