Dissertation critique partielle
Dans les contes et les légendes du Québec, la peur et le mal sont fréquemment utilisés pour faire passer des messages. L’Église, autrefois omniprésente, utilisait le Diable comme figure emblématique de la peur et du mal pour dissuader la transgression. La thématique du Diable est présente dans La Chasse-galerie d’Honoré Beaugrand et dans L’Étranger de Philippe Aubert de Gaspé, fils. Dans ces deux extraits, il est évident que la thématique du Diable n’est pas exploitée de la même manière. Le rôle, la manifestation et l’apparence du Diable sont trois des thématiques du Diable qui diffèrent entre ces deux extraits.
Tout d’abord, il est remarquable que la thématique du Diable est exploitée de manière différente par Philippe Aubert de Gaspé, fils et Honoré Beaugrand, principalement parce que le rôle du Diable n’est pas du tout le même. Dans L’Étranger, le Diable incarne un étranger fort séduisant qui s’incruste de manière envoutante chez les Latulipe. L’étranger n’abandonne pas Rose Latulipe de la soirée, cherchant à la séduire pour qu’elle soit sienne à jamais : «Je vous jure, dit l’étranger, que rien n’est plus sérieux que ce que je vous propose; dites oui… seulement, et rien ne pourra nous séparer à l’avenir.» (Lignes 147-149). «Je vous jure», «rien n’est plus sérieux», «dites oui… seulement», «rien ne pourra nous séparer» sont des passages qui démontrent l’intention du Diable de posséder l’âme de Rose. L’auteur illustre ceci par le biais d’une répétition inquisitrice servant à pousser la jeune Rose dans le chemin de la transgression. L’utilisation des exagérations «rien n’est plus sérieux» et «rien ne pourra» est, quand à elle, fortement démonstrative de l’intention de séduction qu’exerce le Diable sur sa victime. De plus, la ponctuation présente «…» et le «seulement» démontrent littéralement au lecteur l’intention de s’emparer d’une âme du