Dissertation de Cinéma : Un personnage de Tati à part entière : le son
Jacques Tati est considéré comme le sauveur du cinéma comique français, qui ne connu plus de succès à partir de 1914 et jusqu'en 1949, année où Jour de fête sort dans les salles. Il présente au public une conception nouvelle, originale du comique, parsemé de trouvailles sensationnelles. Ses films suivants : Les Vacances de monsieur Hulot (1953), Mon oncle (1958), Playtime (1967), Trafic (1971), Parade (1974) eurent également un immense succès. La plus grande trouvaille de Tati est incontestablement la bande sonore, qui apporte encore plus que les images. Elle peut paraître, quand on ne l'écoute pas attentivement, brouillon, insignifiante, ridicule, mais elle est en réalité plus travaillée qu'aucun autre élément de ses films. C'est elle qui fait la matière du film, son épaisseur. Dans quelle mesure le traitement original du son chez Tati en fait-il un personnage à part entière ? Il est important d'étudier le travail du son chez Tati en tenant compte d'un certain paradoxe : d'une part, son cinéma se rapproche du muet car les dialogues véritables sont absents, ce qui souligne l'insignifiance de la parole ; pourtant, une attention minutieuse est portée à la bande sonore, qui amène en partie le caractère comique des films. Enfin, le son véhicule entièrement le sens et la poésie du cinéma de Tati.
Dans aucun autre film parlant, la vacuité de la parole n'est aussi forte. Les dialogues ne sont jamais placés en situation dramatique, ils n'apportent rien à l'histoire, qui passe par dessus tout par les images. Les seules paroles intelligibles sont le plus souvent sans importance : des formules de politesse, des sujets inintéressants... On peut remplacer les mots par les gestes, c'est ce qu'il se passe d'ailleurs dans Les vacances de M Hulot, où les paroles s'accompagnent des gestes correspondant, par exemple lorsque le réceptionniste appelle quelqu'un pour répondre au téléphone.
Chaque tentative de dialogue