Dissertation - Octobre 2013

Pourquoi la fiction est-elle efficace pour transmettre une vision de l’homme et du monde ?

En automne on assiste à l’attribution des prix littéraires dont le plus célèbre est le prix Goncourt. C’est le genre romanesque qui est au centre des récompenses : la fiction l’emporte sur l’essai, il est vrai qu’elle suscite un intérêt toujours renouvelé auprès d’un public de tout âge et de toute situation. L’œuvre de fiction transmet une vision de l’homme et du monde et l’on peut se demander pourquoi elle remplit efficacement cette fonction. Après avoir énoncé les causes de cette notion, nous chercherons comment elle la remplit.

Le réel est multiple mais chaque homme est singulier : il l’appréhende donc selon son propre jugement et ses propres connaissances. Limité, pour mieux connaître le monde et apprécier les autres, il a recours à la lecture de fictions pour élargir sa compréhension. Cette démarche peut être envisagée selon deux centres d’analyses : d’une part le réel présent dans les lieux, les situations et les évènements ; d’autre part le réel présent au travers des personnages.

Par chance, les fictions sont multiples, dès l’antiquité le récit oral a fasciné la population : les chants d’Homère circulaient à travers la Grèce Antique et exposaient aux habitants des situations héroïques et des luttes meurtrières, mais ils faisaient aussi connaître un monde où s’agitaient dans des lieux lointains les Dieux et les hommes. L’exotisme exerce une fascination parce qu’il est étranger à l’environnent connu et habituel. Le goût pour le dépaysement et pour l’ailleurs a inspiré les auteurs du XIXème siècle : de Chateaubriand à Flaubert, dont le roman Salammbô connut un succès évident à la parution. Il faut dire que l’accroche de l’incipit créait un intérêt immédiat : « C’était à Megara, Faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar. » Les trois noms propres portaient la promesse d’un lieu méconnu. La vision des temps