DISSERTATION DESIR
Pour Spinoza, le désir est « l’appétit accompagné de la conscience de lui-même ». L’appétit est cette force qui pousse à rester en vie, cet effort à "persévérer dans son être", comme le dit Spinoza. L’appétit semble être spécifique à l’Homme car le désir relie à la fois les besoins du corps à l’esprit, la conscience. Mais la plupart de nos appétits sont inconscients ou instinctifs, par exemple, on respire sans y penser. Chez l’homme, à certains appétits viennent s’ajouter la conscience. Et c’est cette conscience qui transforme le simple appétit en désir : la faim devient désir de tel ou tel plat, de même la pulsion sexuelle devient désir de telle personne. On distingue le désir du besoin. Le désir est une tendance, un appétit, vers un objet que l’on n’a pas et qu'on se représente. A la différence du besoin naturel, qui est défini par la nature, le désir est conçu par l'esprit. C'est pourquoi le désir est toujours renouvelé, ce qui le rend potentiellement illimité, nous pouvons toujours désirer quelque chose d'autre. Alors, si la nature ne limite pas les désirs, n'est-il pas nécessaire et sage de limiter volontairement nos désirs ? Cependant, la sagesse ne consiste-t-elle pas à mesurer et à réduire nos désirs afin de ne pas en être esclave et de ne pas être sans cesse dans l'insatisfaction ? Mais alors, s'il s'agit de réduire nos désirs, la vie ne consiste-t-elle pas à être dans le renoncement, l'insatisfaction et l’ennui ? Et n'est-ce pas l'absence d'ambition, de rêves, de désirs qui appauvrissent la vie ? D’où la question : Faut-il limiter ses désirs pour être heureux ? On est heureux lorsqu’on a un état de satisfaction qui est complète, stable et durable. A travers ce sujet, nous déterminerons s’il est nécessaire de limiter ses désirs afin d’être dans un état de satisfaction totale ou bien si cela entraîne de la frustration et de la souffrance.
Faut-il limiter ses désirs pour être heureux ou bien cela est source d’esclavage et de malheur ?