Dissertation hugo
Sujet Victor Hugo
En 1647, l’abbé d’Aubignac publie Zénobie, une tragédie qu’il décrit comme la seule à respecter les règles d’Aristote en matière de dramaturgie. En effet l’abbé d’Aubignac place la perfection formelle comme le fondement de l’art dramatique. Pourtant la pièce Zénobie est un échec, le public de l’époque « boude » l’œuvre. Le prince de Condé la taxe même de mauvaise tragédie. Si l’abbé d’Aubignac attribue un rôle primordial au respect des règles, cela ne passionne cependant pas les spectateurs. De ce fait si la forme a une importance dans l’écriture théâtrale elle n’en est pas l’intention première. Dans les préfaces de Cromwell puis de Marie Tudor, Victor Hugo s’interroge à son tour sur ce qui doit commander a création dramaturgique pour obtenir l’assentiment du public. Ainsi dans la préface de la dernière pièce, Hugo estime qu’il y a « deux manières de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses le vrai saisit l’individu ». Par là, Hugo oppose deux façons d’écrire des pièces de théâtre. La première consiste à décrire de grandes actions et de grands sentiments dans des contextes graves pour susciter l’admiration de tous. La seconde se résume à peindre la réalité quotidienne pour que chaque spectateur se retrouve individuellement dans ce à quoi il assiste. Si Hugo place le génie dramatique dans la capacité à allier ces deux visions, le « grand » et le « vrai », dans une même pièce, il n’en demeure pas moins que cette conception du théâtre apparaît dualiste et donc potentiellement réductrice.
Quelles sont alors les intentions devant commander la création artistique ?
I) Le grand et le vrai sont des moteurs de l’effet dramatique ou de l’émotion dramatique.
Dans un premier temps, le grand serait un moteur de l’effet dramatique, et de l’émotion. Selon Hugo : « le grand saisit les foules ». Hugo installe une condition à