Dissertation ionasco le roi se meurt tragique comique
Chez Ionesco comme chez Beckett, le sentiment de l’absurdité du monde et de la condition humaine déclenche à la fois un vertige, source de tragique, et un regard de dérision, source d’effets comiques. Pour Ionesco, « toutes les situations sont humoristiques et toutes les situations sont tragiques », le comique représentant souvent une première approche de la pièce, un instrument de la construction dramatique, alors même que le sujet est presque toujours tragique, car « seul ce qui est insoutenable est profondément tragique, profondément comique, essentiellement théâtre ». C’est pourquoi on retrouve dans le Roi se meurt la coexistence de ces deux registres, absolument indissociables dans la dramaturgie de Ionesco : à la montée progressive et inéluctable de l’angoisse, répondent des scènes parodiques, voire comiques.
I. Le comique
A. immédiat
Essentiellement lié au langage
A sa mécanique qui tourne parfois à vide : c’est un comique de répétition dont témoigne l’aspect perroquet du Garde ou de Marie, traités comme des marionnettes ;
A ses jeux de mots sur le sens : « Vous n’avez pas de cœur »/ « mais si, mais si, il bat » (p. 21), « la crise passera » / « le roi passe » (p. 53) …
A ses paradoxes : « bal sans danseur et sans danse » (p. 20), « un petit enfant ridé, barbu » (p. 65), « que c’est beau une robe moche » (p. 92)…
A ses stéréotypes quasiment proverbiaux : « beaux restes » (p. 34) « l’Etat, c’est moi. » (p. 69), « Après lui, le déluge » (p. 115)
Comique d’exagération : caricature, accumulation (les dégâts que subit le royaume, les exploits du jeune Roi où les mots semblent s’emballer, s’auto-générer)
Comique de répétition : double présentation de Juliette au début, annonces du Garde qui répètent les propos des