La justice royale Face aux justices seigneuriales et ecclésiastiques, la juste royale peinent à s’affirmer. Le caractère tardif de son apparition tient de son exigence qu’exigence son établissement. L’imposition d’un système juridique uniformisé et centralisé est inséparable de celle d’un pouvoir étatique impersonnelle développé et organisé. Or au début du XIVème siècle, la royauté peine à exercer toute l’étendue de son pouvoir particulièrement perceptible dans le domaine judiciaire. Sous les premiers capétiens, la chancellerie est en effet modeste et peu organisé. Elle est comprise dans la curia regis. De ce point de vue, le règne de Philippe le Bel (1285/1314) marque une rupture importante. Entre la fin du XIVème et le début du XVème siècle, ou s’impose l’idéologie du bien public, du commun profit du royaume, elle-même indissociable du processus de formation historique de l’Etat royal centralisé, la justice royal domine l’édifice juridique du royaume, comme le souligne le légiste Philippe de Beaumanoir, le roi a en charge la garde générale du royaume, et par temps, celle de la justice. La loi du roi, détermine désormais le cadre juridique légal et légitime. Cependant, on a distingué deux périodes importantes dans l’affirmation de la justice royale. Dans son processus, tout d’abord le roi a demeuré un roi féodal, qui peine à imposer son autorité et qui indépendamment de son pouvoir souverain ne parvient pas à exercer sa puissance judiciaire sur l’ensemble du royaume. Dans un second temps, entre le XIV et XVème l’autorité souveraine s’étend sur le royaume, le roi est considéré source de toute justice. Dans cette perspective, il parait nécessaire de s’interroger sur les perspectives qui ont permis à la justice royale de s’affirmer en tant prépondérante au cours du XIIIème au XVème siècle. A cette fin, sera préalablement analysée l’affirmation de la justice royale, puis il s’agira dans une seconde partie d’évoquer son organisation, plus rationnelle,