Dissertation : la saisine du conseil constitutionnel
Ainsi, quand le constituant y met en place un Conseil Constitutionnel ce n’est pas, comme on pourrait le croire, aux fins de contrôler la conformité de textes à la Constitution. La conception légicentriste s’opposerait fermement à une telle institution.
En 1958 le pouvoir constituant est entre les mains de l’exécutif et, suivant les idées du Général de Gaulle et de Michel Debré qui inspireront toute la Constitution, les rédacteurs cherchent à réduire les pouvoirs du Parlement. Pour rationaliser l’État et le rendre plus stable ils inventent des stratagèmes, dont le Conseil Constitutionnel fait partie. En effet à ses articles 34 et 37 la Constitution de 1958 limite le champ d’application de la loi, une première en France. « La loi devient l’exception et le règlement le principe ».
Mais, craignant que le Parlement n’outre passe ses droits les constituants imaginent un Conseil Constitutionnel, en s’inspirant du Comité Constitutionnel de la IVème République, et dont le rôle serait de vérifier, sur demande (ou « saisine ») des autorités politiques principales, la conformité des lois à la Constitution, ayant alors en tête un contrôle formel et non un contrôle de fond. Étant initialement pensé comme un allié de l’exécutif le Conseil Constitutionnel n’a pas pour fonction de contrôler les règlements. Le Conseil a d’autres prérogatives telles que le contrôle de certaines élections mais celles ci vont passer au second plan avec l’évolution du conseil.
La Constitution déclare ainsi dans son article 61 que « le Conseil Constitutionnel se prononce sur la conformité des lois à la Constitution » . Cette formulation vague a permis au Conseil Constitutionnel d’évoluer dans ses prérogatives, notamment avec une