Dissertation (niveau licence 1 lettres modernes) marguerite duras, un barrage contre le pacifique
Dans la revue Critique (de décembre 1950), on lit le jugement suivant sur Un barrage contre le Pacifique qui venait de paraître: « Par-delà le cadre où l’action est située, Duras touche à l’universel, à l’éternel. Elle a écrit le roman de la mère, l’épopée lamentable de la mère. »
Les critiques d’une œuvre sont importantes, puisqu’elles guident notre lecture et notre interprétation de l’œuvre. Ainsi, en 1950, à la sortie d’Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras, nous pouvons lire l’observation suivante dans la revue Critique: « Par-delà le cadre où l’action est située, Duras touche à l’universel, à l’éternel. Elle a écrit le roman de la mère, l’épopée lamentable de la mère. » Nous pouvons nous demander dans quelle mesure cette citation illustre-t-elle l’œuvre de Marguerite Duras. Nous montrerons en quoi elle se vérifie, puis nous expliquerons en quoi elle est inexacte, pour en arriver à comprendre qu’il s’agit de bien plus que du « roman de la mère, l’épopée lamentable de la mère ».
Nous pouvons dire qu’Un barrage contre le Pacifique touche en effet « à l’universel, à l’éternel » et que Marguerite Duras a, comme elle le dit elle-même, écrit « le roman de la mère, l’épopée lamentable de la mère. » Il apparaît que par l’écriture même, Duras touche « à l’universel, à l’éternel ». Ainsi, son style est simple et clair, usant de phrases souvent courtes, telle la première: « Il leur avait semblé à tous les trois que c’était une bonne idée d’acheter ce cheval. » Les phrases qui suivent sont aussi courtes. Ce style rend le récit accessible à un large public. De plus, on peut noter une forte oralité du texte, qui donne l’illusion de la présence d’un conteur, oralité marquée aussi par l‘utilisation du discours direct. Le lexique employé frappe par sa simplicité, il est même souvent populaire, notamment lorsque les personnages parlent. Le style d’écriture permet donc d’atteindre une dimension