dissertation poésie
« Le lyrisme est la voix du moi, portée au ton le plus pur, sinon le plus haut. Mais ces poètes parlent d’eux-mêmes, comme les musiciens le font, c’est-à-dire en fondant les émotions de tous les événements précis de leur vie dans une substance intime d’expérience universelle » écrit Valéry dans « Villon et Verlaine ».
Le lyrisme est « le nom le plus humain du désir de divinité qui s’investit dans le langage », selon les mots du critique et poète Maulpoix. La puissance d’expression qui habite bien des poètes serait donc motivée par le désir de s’élever au-dessus de sa condition d’homme pour atteindre une perfection divine ; mais c’est son langage qu’il travaille à hisser vers le divin, langage auquel il s’identifie et à travers lequel il se grandit lui-même. Avec quelque nuance toutefois, le poète Valéry, dans « Villon et Verlaine », donne une définition similaire de cette énergie : « le lyrisme est la voix du moi, portée au ton le plus pur, sinon le plus haut. » ; Valéry engage la notion de pureté comme fidélité à l’intériorité du poète exprimée, puisque la pureté est l’absence d’altération, et de hauteur, ce qui renvoie à l’aspiration divine énoncée par Maulpoix. Il est en effet nécessaire d’accompagner la définition du lyrisme de ces qualités en tant que le langage est naturellement utilisé par l’Homme, mais il n’est ni pur ni élevé car il ne vise qu’à la communication efficace d’informations. Il faut donc que l’expression lyrique, qui vise l’élévation, se détache de l’ordinaire tant par sa qualité que par sa forme, à la limite du chant, comme en témoigne le champ lexical de la musique employé : les mots « voix » et « ton » ainsi que « pur » annoncent l’analogie avec les musiciens qui suit : « Mais ces poètes parlent d’eux-mêmes, comme les musiciens le font, c’est-à-dire en fondant les émotions de tous les événements précis de leur vie dans une substance intime d’expérience universelle. » Non seulement cette voix