Le roman est, de tous les genres littéraires, celui qui connait le plus grand succès auprès des lecteurs. Il est naturel de s’interroger sur les rôles du genre romanesque et plus particulièrement du rôle des personnages dans celui-ci. D’après le philosophe Blaise Pascal, le divertissement est nécessaire à l’Homme et donc essentiel pour lui de se détourner de l’essentiel. Mais le personnage de roman doit-il être uniquement un vecteur d’évasion et de divertissement jusqu’à qu’il nous éloigne de la contemplation de notre monde ? N’existe-t-il pas d’autres fonctions toutes aussi « essentielles » comme la réflexion ? S’il est vrai que la plupart des lecteurs cherchent d’abord dans le roman une occasion d’éprouver d’intenses sensations et de s’échapper du quotidien nous verrons que le genre peut également constituer un regard sur la réalité du monde qui conduit le lecteur à s’interroger.
Un personnage de roman peut émouvoir de maintes façons, car les ressentis face à certaines situations et personnages sont réellement différents. Nous pouvons commencer en premier par un grand trait du roman, traité depuis son existence : l’amour. En effet, nombreux sont les romans exploitant ce sujet, qui nous émeut intrinsèquement, notamment Belle du seigneur d’Albet Cohen où l’on est touché par le début de l’idylle de ces deux amants « Solal et son Ariane, hautes nudités à la proue de leur amour qui cinglait, princes du soleil et de la mer, immortels à la proue, et ils se regardaient sans cesse dans le délire sublime des débuts ». Lorsque que ce sentiment est exploité par ce genre de personnages fort de caractère et original dans leur condition, Solal et Ariane nous donne de l’émotion à travers leur romance. On pourrait citer comme autres personnages clefs du roman d’amour, la Princesse de Clèves et le Duc de Nemmours qui eux aussi exploitent et nous font ressentir des sentiments à travers ces lignes. Le ressenti donné par ces sentiments aboutis par le rêve, le rêve de s’identifier