[Introduction.] Philosophe capital du XVIIème siècle, interlocuteur de Descartes, Hobbes (1588-1679) est une des figures centrales de la métaphysique classique et de la réflexion politique. Métaphysiquement empiriste et politiquement conservateur, Hobbes a toujours cherché à allier le souci de l’expérience au pragmatisme politique le plus efficace. Publiant le Léviathan en 1651, monumentale élaboration de ce que doivent être une société sure et un Etat fort, Hobbes n’a eu cesse de toujours enraciner ses concepts politiques sur une analyse approfondie de la nature humaine, déterminée dans le Léviathan à partir de l’état de nature, c’est-à-dire de cette situation où les hommes sont pensés sans Etat, sans société et sans institution. Ainsi, dans le cas du désir qui nous intéresse tout particulièrement dans cet extrait, nous retrouverons à la fois une réflexion anthropologique et une réflexion politique, autant de traits transversaux au Léviathan.

[Thèse du texte] Dans l’extrait proposé, il est question de l’objet du désir. La thèse que défend Hobbes, au sein de ce texte, pourrait être ainsi exprimée : l’objet du désir est comme tel insatiable, le désir semblant n’être jamais satisfait de ce qu’il possède.

[Problématique] Cette thèse doit nous amener à réfléchir sur la nature de l’objet du désir et sur le fonctionnement de ce dernier. Il nous faut d’abord nous demander quelle est la fin du désir et quels en sont les moyens de réalisation. Cette distinction permet d’interroger l’objet du désir comme tel : ce que je désire obtenir est-il identique à la finalité de mon désir ? Si la fin et les moyens diffèrent, alors il faut se poser la question suivante : les moyens constituent-ils la médiation grâce à laquelle se réalise mon désir ? En outre, compte-tenu de la nature politique du Léviathan, il nous faut soulever la question du lien entre le désir et le politique : en quel sens la structure du désir fait-elle signe vers une certaine nécessité politique ou, pour