Dissertation sur les misérables (hugo)
Ce jugement de Gustave Flaubert vous paraît-il correspondre à votre lecture des Misérables ?
« Qu’est-ce que les Misérables ? C’est l’histoire d’un homme, l’histoire d’une femme, l’histoire d’un saint, l’histoire d’une poupée » : c’est ainsi que Victor Hugo qualifiera son œuvre, aujourd’hui considérée comme l’un des romans les plus importants de la littérature française. Pour Hugo, Les Misérables ne sont pas le récit d’un fait, mais le récit de personnages fictifs, représentants les diverses figures du peuple : l’homme, la femme, l’enfant. Lorsqu’il écrit les Misérables, Hugo n’a qu’un but : en retraçant « l’histoire d’un homme, l’histoire d’une femme … », révéler l’histoire des hommes, l’histoire du peuple et dénoncer sa misère pour faire progresser l’humanité. Il faut donc que les personnages soient les plus réalistes possibles si Hugo veut que le lecteur reconnaisse dans cette peinture le peuple du XIXème siècle et que sa critique soit acceptée et reconnue fondée. Or, à sa publication en 1862, l’œuvre est rejetée par les contemporains lettrés de Hugo. Parmi eux, Flaubert, dans la lettre à Madame Roger des Genettes, critiquera les Misérables : « Et des types tout d’une pièce comme dans les tragédies ! Où y a-t-il des prostituées comme Fantine, des forçats comme Valjean, et des hommes politiques comme les stupides cocos de l’A B C ? Pas une fois on ne les voit souffrir dans le fond de leur âme. Ce sont des mannequins, des bonhommes en sucre, à commencer par monseigneur