Depuis la préhistoire, la technique et son évolution ont été un moyen avant tout d’améliorer le quotidien et ensuite de permettre à l’être humain d’effectuer un travail de mémoire. Très vite ce procédé mémoriel a été assimilé à l’art (ex : peintures dans les grottes pour représenter les scènes de chasse). Il a été crucial pour l’être humain, à un moment donné, de raconter son histoire pour laisser une trace. Aujourd’hui, le progrès numérique permet de répertorier très facilement les données de son existence, de manière collective, et surtout de manière individuelle. Boltanski s’est approprié ce système de base de donnés afin de produire de l’art avec.

Christian Boltanski est un plasticien français, né le 30 février 1944 à Paris. Photographe, sculpteur et cinéaste, connu avant tout pour ses installations, il est resté marqué par le souvenir de l'Holocauste. Boltanski cherche l’émotion à travers toutes les expressions artistiques qu’il utilise : photos, cinéma, vidéo. Les thèmes omniprésents dans son œuvre sont la mémoire, l’inconscient, l’enfance et la mort. Boltanski utilise divers matériaux : photographies anciennes, objets trouvés, carton ondulé, pâte à modeler, luminaires, bougies…
Une des particularités de Boltanski est sa capacité à reconstituer des instants de vie avec des objets qui ne lui ont jamais appartenu mais qu'il expose pourtant comme tels. Il imagine une vie, se l'approprie et tous les objets de ses dossiers, livres, collections sont les dépositaires de souvenirs. Ils ont un pouvoir émotionnel fort, car ils font appel à la "petite-mémoire" c'est-à-dire la mémoire affective. Les œuvres de Boltanski font appel au souvenir, du souvenir d’enfance au souvenir des défunts, et d’une histoire personnelle à l’histoire commune de toutes et de tous. En 1972 il intitule une section de son exposition « mythologie individuelle », un concept représentatif du rapport de Boltanski avec l'autobiographie. Il a mis en perspective dans certaines de ses vidéos les