Un impérieux désir de beauté habite le cœur de l’homme. Que cette beauté nous apparaisse comme une promesse de bonheur ou comme une simple valeur d’ordre sensible, peu importe ! Nous en subissons l’attrait et en éprouvons l’intime exigence. C’est pourquoi la plupart des artistes et des critiques d’art se sont demandé quel est le sens des formes artistiques, pourquoi elles naissent et meurent, comment elles évoluent. Avec Diderot, Mme de Staël, Stendhal, Hugo, Gautier, Flaubert, Mallarmé, Malraux, les théories se sont succédé en matière de représentation (art figuratif ou abstrait) d’expression (art formel ou informel) et de signification. Pour sa part en 1859, Baudelaire affirmait : « Je crois que l’Art est et ne peut être que la reproduction exacte de la nature ». Au contraire, un critique de la Revue des Deux Mondes déclarait quelques années plus tard : « L’Art est dans le choix, dans l’interprétation des éléments qui lui sont offerts, nullement dans la copie littérale de tel ou tel détail indifférent ou repoussant ». on peut se demander si L’art est-il une reproduction servile ou une invention ? un choix, un style, l’interprétation du réel, la reconstruction d’un univers personnel ?
on verra dans un premier temps si l’art peut se borner à n’etre qu’une photographie du monde. Puis d ans un second temps nous nous demanderons si l’art n’est il que choix ?
II. L’Art peut-il se borner à n’être qu’une photographie de la nature ?
Si l’Art est une copie, alors la plus belle œuvre est la photographie. Certes il existe une beauté naturelle incontestable : beauté des paysages, des visages, des fleurs. Mais à supposer que l’artiste se borne à reproduire ce qu’il voit, il peut mutiler la réalité en ne reprenant qu’une partie seulement de ce qu’il contemple. Il peut aussi fausser la nature en l’embellissant ou en la caricaturant à son insu. En fait la beauté intrinsèque d’un spectacle naturel n’est pas suffisante : un bel objet ne garantit