Dissertation sur l'etranger de camus
La pitié, un vecteur clé
La pitié n’est pas une chose simple, elle peut aussi bien servir que desservir. « La Pitié Dangereuse » de Stephan Zweig fait une très bonne description de ce que peut impliquer la pitié. Mais, dans notre cas, cette pitié est un atout pour le personnage principal et l’auteur joue dessus.
Tout d’abord, la pitié s’insinue au fil du récit dans les esprits par le sorte de « harcèlement » dont est victime le personnage principal. En effet, Meursault est, à la base, un homme d’une extrême simplicité, qui n’aspire qu’à la tranquillité. Mais, à partir de la mort de sa mère qui est comme une sorte de démarrage, jour après jour, pleins d’évènements vont venir troubler ce calme jusqu’à le précipiter vers sa propre fin.
Ainsi, avec la mort de sa mère, il est obligé de se rendre à l’enterrement, de subir la veillée malgré sa fatigue et la marche jusqu’au cimetière sous une chaleur accablante. L’évènement suivant, c’est ses retrouvailles avec Marie. Ce qui devait être une simple liaison se transforme peu à peu en une relation sérieuse jusqu’à aboutir à une demande en mariage que Meursault accepte sans vraiment le vouloir et sans aimer sa compagne. Ensuite, la présence même de son voisin. Par le simple fait de le connaître, la vie de Meursault s’en retrouve troubler et il se voit obliger de lui écrire une lettre, de lui servir de témoin, de l’assister dans sa guérillas contre les arabes et de partir à la mère avec lui. En tant que lecteur, nous sommes au premier plan pour voir cette vie, à l’origine si tranquille, changer et le mener à sa perte. Et, même si ces évènements dans la vie de n’importe qui semblent normaux, dans celle de cet être si en dehors de notre réalité provoque une sorte de pitié compatissante chez le lecteur.
Au moment du procès, cette pitié est exacerbée. En effet, durant tout le procès, le lecteur ne peut s’empêcher de voir Meursault non comme le coupable, mais comme la victime du crime qu’il a lui-même commis.