Dissertation sur l'evolution du personnage de roman
« Selon toute apparence, non seulement le romancier ne croit plus guère à ses personnages, mais le lecteur, de son côté, n’arrive plus à y croire. »
Vous discuterez cette opinion de l’écrivain Nathalie Sarraute sur l’évolution du roman en vous appuyant sur des exemples tirés des textes du corpus, sur les œuvres étudiées en classe, ainsi que sur vos attentes de lecteur.
Introduction :
Alors que le XIXème siècle consacre le genre romanesque avec des écrivains comme Balzac, Flaubert ou Hugo, le XXème siècle le remet violemment en cause, en ébranlant certains de ses fondements comme celui, fondamental, du personnage. C’est dans ce contexte que Nathalie Sarraute, écrivain phare du Nouveau roman, écrit dans son célèbre manifeste L’Ere du soupçon paru en 1964 : « Selon toute apparence, non seulement le romancier ne croit plus guère à ses personnages, mais le lecteur, de son côté, n’arrive plus à y croire ». Ainsi, le personnage romanesque serait confronté à une crise de confiance et aurait, au fil du temps, perdu tout crédit vis-à-vis des deux instances essentielles que sont le lectorat et le romancier. Or, si tel est le cas, cela reviendrait à dire que le personnage est en voie de disparition voire qu’il a disparu. Selon Sarraute, les lecteurs et les romanciers ont perdu toute confiance en le personnage, pourtant, ils n’en continuent pas moins à lui porter un réel intérêt : c’est donc qu’il n’est pas mort, mais que certains paramètres ont donné lieu à une évolution.
I/On ne croit plus au personnage romanesque : un personnage peu fiable
1) Les personnages : repères essentiels dans la littérature traditionnelle.
En regard des personnages de la littérature dite traditionnelle ou classique, le personnage moderne semble peu bien de choses. Personnages principaux ou secondaires : Des Grieux ou Tiberge dans Manon Lescaut dotés d’une réelle psychologie, animés de passions, parfois de vertus (Tiberge= l’ami idéal)