Dissertation tartuffe
« Que Molière ait cru sa pièce compatible avec la vraie religion, et que beaucoup de ses contemporains aient partagés son sentiment, cela ne prouve pas forcément qu’il n’y ait rien de subversif dans le Tartuffe, cela tendrait au contraire à prouver qu’il y avait déjà quelque chose de subversif chez tout le monde. ». Ainsi, Paul Bénichou commente-t-il, dans les Morales du Grand Siècle, le Tartuffe de Molière, qui a été à l’origine d’une querelle tant littéraire que politique et sociale de 1664 à 1669.
Le Tartuffe, pièce dénonçant l’hypocrisie religieuse, a longtemps posé problème et ce, principalement au sein de l’Eglise, qui accusait Molière d’attaquer la religion. Toutefois, comme l’a évoqué Paul Bénichou, tout le monde n’était pas du même avis et certains pensaient comme Molière, qui croyait sa pièce conciliable avec la vraie religion. Ces deux sentiments opposés soulignent en fait le conflit entre la jeune cour, qui aimait le divertissement, et la vieille cour, qui avait une vision plus austère de la religion et qui souhaitait ramener le roi à une vie plus chrétienne. Finalement, en 1669, après que la pièce a été interdite à deux reprises, le roi a levé l’interdiction et Tartuffe a remporté un vif succès. Cette pièce ayant posé tant de problèmes, comment Molière a-t-il pu croire qu’elle pouvait être compatible avec la vraie religion ? Et en fait, qu’est-ce qui gêne vraiment dans le Tartuffe ? Peut-on vraiment prouver qu’il attaque la religion et menace les valeurs reçues ? Finalement, peut-on dire que Molière est porteur d’un mouvement ? C’est, entre-autres, ce à quoi je tenterai de répondre dans les lignes suivantes.
Avant de se concentrer sur l’aspect plutôt gênant et subversif du Tartuffe, essayons de comprendre pourquoi Molière a cru sa pièce compatible avec la vraie religion. Premièrement, si nous prenons appui sur sa préface, nous verrons qu’il souligne bien le fait que ses intentions étaient innocentes. Son