Question d'ensemble

Comment interpréter «Tous les Matins du Monde» ?

Le titre de Tous les Matins du Monde, est adopté par Pascal Quignard dans son roman, mais également par Alain Corneau dans son adaptation cinématographique. Ce titre laisse tout d'abord perplexe puis nous découvrons que l'auteur y fait allusion vers la fin du roman. Tous d'abord nous allons montrer en quoi ce titre renvoie à un message d'espoir mais un espoir qui s'avèrera déchu et enfin il s'agit d'analyser le sens de ce titre paradoxal.

«Tous les Matins du Monde» nous renvoie à l'origine du Monde. Cela évoque le commencement. Il s'agit d'un moment où le monde est encore un idéal, une utopie divine. Cette valeur positive est soulignée par le pluriel : «Tous les». Ceci nous renvoie à la répétition, la multiplicité des nouveaux jours qui s'offrent à nous. L'idée d'éternité justifie le message d'espoir que ce titre transcende. Ici le «commencement» de l'histoire s'effectue avec la mort de Mme de Sainte Colombe au printemps. Cette saison représente le premier cycle de renouveau de l'année, comme le matin qui représente le premier moment de la journée. Pourtant ce commencement n'a rien à voir avec une renaissance heureuse, c'est plutôt le commencement d'un long chagrin pour Monsieur de Sainte Colombe. Le titre renvoie aux «matins» et pourtant l'ombre, l'obscurité sont très présentes dans l'œuvre de Quignard.. Les matins son assez rares. Quignard insiste le plus souvent sur les moments éclairés par la lueur de la lune, les crépuscule et des conversations autour de la lumière d'une bougie comme dans la dernière scène de l'œuvre de Corneau. Malgré le décès de Madame de Sainte Colombe le début de l'histoire est assez prometteur : les deux filles de Monsieur de Sainte Colombe ont un talent qui grandit de jour en jour, Monsieur de Sainte Colombe devient de plus en plus réputé, Marin Marais est plein d'ambition. Pourtant une souffrance sombre règne dans chacun des personnages. Le titre nous laisse