Dissertation: un écrivain peut-il, par ses œuvres, contribuer à l’amélioration de la société ?
Beaucoup d’écrivains, constatant des injustices sociales dans leur pays ou dans le monde, sont prêts à prendre la plume pour s’engager dans des combats idéologiques pour la défense de leurs valeurs et croyances, malgré tous les risques qu’ils pourraient encourir ce faisant. Mais cet engagement est-il efficace, et peut-il réellement contribuer à l’amélioration de la société ? Nous verrons, dans un premier temps, que l’efficacité de cet engagement connaît des limites, et ensuite nous verrons que celui-ci peut néanmoins apporter un certain changement.
L’écriture engagée peut avoir une inefficacité relative face aux problèmes de société, celle-ci puisant sa source dans plusieures raisons.
D’abord, il ne faut pas oublier que l’écriture, quoique engagée, reste de l’écriture, donc sans pouvoir en soi. Victor Hugo a écrit Le Dernier jour d’un condamné, remettant ainsi en question la peine capitale. Ce n’est pourtant que plus d’un siècle plus tard qu’elle a été abolie en France. Il dénonçait également une forme d’esclavage dans Les Misérables, qui, encore aujourd’hui, continue d’être pratiquée : la prostitution. Les changements dans les mœurs et dans la loi ne s’effectuent pas rapidement, et certaines situations qui ont été dénoncées en Europe dans les siècles passés continuent d’être d’actualité ailleurs dans le monde.
Aujourd’hui, il est vrai que ces injustices sont dénoncées dans les livres et dans la presse, mais, malgré tout, une indifférence subsiste. On sait qu’un génocide se prépare au Soudan, les journaux les plus engagés et sérieux ne l’ont pas caché. Pourtant, personne ne peut, ou plutôt personne ne veut rien faire. On sait que des enfants sont enlevés et mis dans des réseaux de prostitution en Thaïlande (par exemple). Et pourtant, malgré de multiples dénonciations, entre autres dans le livre Enfants dans la détresse, cette situation ne semble guère s’améliorer. Victor Hugo