Dissertation :
Les Trente Glorieuses

«Le pays est emporté par la mutation la plus rapide de son histoire », c’est comme celaJean François Sirinelli, historien français et spécialiste de l'histoire politique et culturelle de la France au XX siècle, définissait la période des Trente Glorieuses en France. Cette expression vient du titre de l’étude publiée en 1979 par l’économiste Jean Fourastié, qui la choisit pour définir la période d’expansion économique et de mutations sociales sans précédant allant de 1945, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, à 1973, date du premier choc pétrolier. Cette expression faisait référence aux « Trois Glorieuses » de la révolution de 1830, qui a marqué un tournant politique majeur en France, et Jean Fourastié considérait la période de 1945 à 1973 comme son équivalent sur le plan économique. La plupart des pays occidentaux, ainsi qu’en Asie, le Japon, ont également été marqués par cette phase d’expansion connue en Allemagne et en Italie notamment, sous le nom de « miracle économique » ou, plus généralement, d’« âge d’or » de la croissance. Le sous-titre de l’ouvrage de Jean Fourastié : « La révolution invisible » décrit le fait que cette révolution s’est déroulée progressivement et de manière permanente pendant près de trois décennies, sans les à-coups des habituels cycles économiques. La France entre en effet avec la reconstruction d’après-guerre dans une phase inédite de son histoire économique et sociale, tout comme la majorité des autres pays occidentaux industriels, et connaît alors une croissance économique forte et régulière et une situation de plein emploi jusqu’en 1973. Il convient toutefois d’affiner la périodisation de ce phénomène, dont l’extension chronologique est moins évidente que ne le laisse supposer le nom. Les années allant de 1945 à 1955 peuvent être considérées comme des années fondatrices de ce phénomène, marquées par la reconstruction et la modernisation après la crise des annèes trente et les dégâts