Dissertation
« Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer », dit Figaro à son maître dans Le barbier de Séville.Il prend ainsi les évènements douloureux de sa vie avec détachement et en plaisantant, le recul aidant à mieux supporter les difficultés.Mais Figaro est un personnage de théâtre, de fiction : ses préceptes sont-ils applicables dans la vie réelle ? Peut-on aussi prendre le parti de sourire ou de faire sourire des choses graves ? La littérature, les arts, les médias, regorgent d’œuvres « plaisantes » qui choisissent l’humour pour décrire ou dénoncer des sujets pourtant sérieux, et nous laissent entendre qu’on peut tout traiter sur le mode plaisant ou humoristique .Pourtant ,peut-on vraiment rire de tout, et l’humour n’a-t-il pas ses limites ?
L’humour permet certes de traiter avec une légèreté parfois salutaire des sujets sérieux, il devient un moyen pour éclairer les esprits et même une arme efficace de contestation. Tout d’abord le rire permet de toucher un large public,séduit par le divertissement et dès lors plus réceptif .La Fontaine dit en effet qu’ « une morale nue apporte de l’ennui »Plaire et instruire, tel était déjà le précepte d’Horace dans l’antiquité, repris par le fabuliste au 17è siècle .La Fontaine passe par le biais de la fable, petite histoire en général amusante, pour décrire les défauts de la gente humaine(exemple au choix).Telle est la fonction de l’apologue, ou du conte philosophique :faire passer un message sérieux derrière une histoire souvent rocambolesque et divertissante :ex de Candide qui traite de sujets on ne peut plus sérieux, comme la guerre, l’esclavage, l’intolérance, sur fond d’aventures cocasses et teintées d’ironie..Ex aussi de la comédie, L’île des esclaves, Marivaux : les questions des inégalités, de l‘esclavage, sont traitées sur mode comique. L’humour ensuite a un