L’Humour et l’ironie chez Proust.

| |

« L’ironie est la clairvoyance » disait Rémy de Gourmont dans ses Promenades Littéraires. Et « l’humour [quant à lui], cela ne s’acquiert qu’avec le temps, avec l’âge » Jorge Amado, extrait du journal Le monde, le 13Juillet 1990. C’est dans cette optique que nous pouvons lire Du côté de chez Swann, premier ouvrage dans l’œuvre de Proust A la recherche du temps perdu. Il invite le lecteur à entrer dans une sorte de cathédrale de la critique d’une société parisienne décadente. Dans ce premier tome nous découvrons toute la complexité et l’ambigüité qui peut se cacher derrière le masque des apparences. Quand celui-ci tombe il ne reste à Marcel que la nostalgie d’un temps fugitif. Grâce à l’humour et à l’ironie, il nous propose une Œuvre unique qui prête à sourire de ses personnages ridiculisés et de lui-même enfant.
Cela nous amène à nous demander comment Proust use de ces procédés et quels en sont les effets sur son œuvre et chez le lecteur. Proust revêt alors le costume d’un humoriste sur les planches théâtrales d’un premier tome dont les trois coups du brigadier ne sont que le prélude d’une satire sociale où Proust entraine son lecteur. Il devient ensuite le maître de l’ironie pour mordre cette haute aristocratie en déperdition. Et enfin, il déchire le masque des réels personnages de sa Comédie sociale pour nous offrir le spectacle majestueux de l’illusion et de la désillusion.

Proust nous offre une œuvre savoureuse d’une époque historique. Si certains se sont arrêtés à une lecture superficielle D’A la recherche du temps perdu, et plus particulièrement Du côté de chez Swann, dû à la longueur des phrases ou à la langueur de cette histoire ; c’est qu’ils sont restés insensibles au talent d’humoriste de Proust. Il est l’auteur d’une Œuvre comique dans son premier sens,