Dissertation
Un jeudi, Homais prend la diligence pour Rouen en même temps qu'Emma. Il veut y retrouver Léon qui l'avait un jour invité à revoir les lieux de sa jeunesse. Le clerc doit subir son bavardage pendant de longues heures sans oser se débarrasser de lui. Emma, exaspérée, quitte l'hôtel où elle l'attendait. Elle se rend bien compte, alors, de tous les défauts de son amant et, bien que toujours avide de ses caresses, elle ne peut plus se cacher désormais l'alternance de déception et d'espoir que connaît sa passion affaiblie. Une menace de saisie la ramène à la conscience des questions matérielles. Lheureux lui fait signer de nouveaux billets, à échéances rapprochées. Il lui faut de l'argent : elle se fait payer des factures de son mari, vend de vieilles choses, achète dans l'intention de revendre, emprunte à tout le monde, engage même un cadeau de noces au mont-de-piété. Tout dans sa maison annonce la ruine et le laisser-aller... Léon, cependant, soucieux de respectabilité au moment de devenir premier clerc, est fatigué d'Emma et s'ennuie avec elle. La jeune femme en est aussi dégoûtée mais n'a pas le courage de le quitter. Un soir, en rentrant à Yonville après une nuit passée au bal masqué de la mi-carême, elle apprend la nouvelle de la saisie de ses meubles. Une visite à Lheureux ne fléchit pas le négociant, qui se montre brutal et cynique.
Chapitre 7 / La saisie
Madame Bovary se sent traquée. Le procès-verbal de saisie (un samedi), suivi le surlendemain de l'annonce de la vente, la contraint aux démarches les plus humiliantes. À Rouen d'abord où, le dimanche, elle n'essuie que refus de la part des banquiers et ne reçoit qu'une promesse vague de Léon (elle va même jusqu'à lui suggérer de voler à son étude l'argent dont elle a besoin). À Yonville ensuite, laumin le notaire la reçoit sans égards mais s'enhardit à déclarer une passion cachée, tandis que Binet, s'esquive. Réfugiée chez la mère Rollet dans l'attente, déçue, de l'arrivée de Léon,