Dissertation
Texte
« L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant. Il ne faut pas que l'univers entier s'arme pour l'écraser. Une vapeur, une goutte d'eau, suffit pour le tuer. Mais quand l'univers l'écraserait, l'homme serait encore plus noble que ce qui le tue, parce qu'il sait qu'il meurt, et l'avantage que l'univers a sur lui, l'univers n'en sait rien.
Toute notre dignité consiste donc en la pensée. C'est de là qu'il faut nous relever, et non de l'espace et de la durée, que nous ne saurions remplir. Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.
Ce n'est point de l'espace que je dois chercher ma dignité, mais c'est du règlement de ma pensée. Je n'aurai pas davantage en possédant des terres. Par l'espace, l’univers me comprend et m'engloutit comme un point ; par la pensée, je le comprends. »
PASCAL
Pensées l, 10-11
Plan détaillé du commentaire :
I- Vanité de l’homme
a) La vie de l’homme est précaire : un rien le met en danger (hyperbole, antithèse, métaphore du chêne et du roseau, modalisateurs de vérité)
b) Les biens de l’homme et la durée de son existence sont dérisoires comparés à l’étendue et à la durée de l’univers (évaluatifs négatifs)
Conclusion : même le plus puissant des hommes est misérable.
II- Dignité de l’homme
a) Par sa pensée l’homme peut englober l’univers (évaluatifs positifs)
b) Apprendre à bien penser est le devoir de tout homme (modalisateurs de devoir).
Conclusion : la nature de l’homme est d’être misérable et son existence paraît vaine, mais par la pensée il accède à la dignité et domine l’univers. Apprendre à bien penser est donc un devoir pour tout homme.
Commentaire :
Mort en 1662, à 39 ans, Pascal aura consacré ses dernières années à la réflexion philosophique et religieuse. Ses Pensées, parues à titre posthume, sont la trace, fragmentaire, des méditations d’un