Dissertation
La première affaire criminelle résolue avec l’aide des insectes date du treizième siècle en Chine lorsqu’un assassin fut trahi par les mouches attirées par l’arme du crime, sa faucille. Toutefois, les bases de l’entomologie criminelle ont été posées en France à la fin du dix-neuvième siècle par le vétérinaire Jean Pierre Mégnin (1828-1905) qui publia en 1894 La Faune des cadavres. Dans cet ouvrage, il décrivait les huit vagues d’insectes qui se succèdent sur les cadavres en décomposition et dont l’étude permet de dater la mort. Un autre chercheur, Yovanovitch, avait publié dès 1888 des planches en couleurs décrivant ces animaux nécrophages trouvés sur les cadavres. Depuis cette époque, les connaissances se sont affinées, notamment par l’utilisation de modèles animaux. En Europe, différents entomologistes comme M. Leclercq en Belgique, P. Nuorteva en Finlande, M.I. Marchenko en Russie ont publié de nombreux travaux traitant de la biologie des insectes nécrophages et de cas pratiques sur des cadavres humains. Toutefois, ce n'est que récemment que l'entomologie forensique est entrée dans des Institutions comme le FBI aux États-Unis et à la Gendarmerie Nationale en France. Aux États-Unis, il existe même une Body farm (ferme des cadavres) où ces phénomènes sont étudiés directement sur des cadavres humains placés dans différentes conditions alors qu’en France on préfère utiliser des cadavres de porc, considéré comme un modèle fiable.
L’entomologie forensique
Pour démasquer certains criminels, on étudie les insectes qui envahissent les cadavres. Ceux-ci agissent selon une chronologie bien définie : ils indiquent le déroulement de l'action et l'heure de la mort. L'entomologie médico-légale ou forensique, est la technique d'étude des insectes qui va permettre de dater la mort d'un sujet à un jour près, par mois d'ancienneté du cadavre. L'entomologie médico-légale, dont la première application connue en France remonte à 1850,