Dissertation
« LA CONSCIENCE DANS LE MAL » : CHARLES BAUDELAIRE ET LA QUESTION DE DIEU
GUILLAUME DELABY
University College Dublin – College of Human Sciences – School of Philosophy Mai 2006
Cette réflexion portera sans doute fort à propos son nom universtaire d’« essai », dans la mesure où les pages qui suivent constituent notre première tentative directe de dissertation philosophique sur le thème de Dieu – ou, plutôt, du divin, de la religion ou du (« fait » ou du « phénomène ») religieux, selon les hasards de langage contre lesquels l’esprit vigilant voudra se prémunir (de manière peut-être un peu superfétatoire, d’ailleurs, voire factice, car c’est naturellement la même chose, ou la même énigme, qui est visée à travers ces divers mots – sans quoi toute discussion sur ce thème serait impossible –, bien que l’incertitude de la forme, de la possibilité ou de l’existence de ce qu’ils visent soit entendue d’avance). À la manière de ce que Richard Kearney, empruntant ce néologisme au philosophe Irlandais William Desmond, nomme « métaxologie » dans l’introduction de son ouvrage The God Who May Be1, nous ne faisons donc nous-même qu’essayer ici une « voie médiane2 » (metaxy en Grec) pour aborder la question du religieux, « au milieu des extrêmes de l’absolutisme et du relativisme3 », et néanmoins attentifs à ce que ce « troisième canal4 » ne recèle pas non plus à nouveau l’un ou l’autre de ces deux courants extrêmes desquels il prétend se dégager. La notion d’« essai » sur laquelle j’ai inauguré ce travail n’est pas un simple clin d’œil au contexte académique duquel il émerge : c’est aussi le principe de prudence (d’aucuns diront peut-être même d’humilité) à l’œuvre dans l’approche métaxologique que nous venons de présenter. Autrement dit, l’essai ne se laisse pas empêtrer dans le relativisme, car, fatalement, il emprunte un