dissertation
. — L’art, c’est la liberté, le luxe, l’efflorescence, c’est l’épanouissement de l’âme dans l’oisiveté. — La peinture, la sculpture, la musique ne servent absolument à rien. Les bijoux curieusement ciselés, les colifichets rares, les parures singulières, sont de pures superfluités. — Qui voudrait cependant les retrancher ? — Le bonheur ne consiste pas à avoir ce qui est indispensable, ne pas souffrir n’est pas jouir, et les objets dont on a le moins besoin sont ceux qui charment le plus. — Il y a et il y aura toujours des âmes artistes à qui les tableaux d’Ingres, et de Delacroix, les aquarelles de Boulanger et de Decamps sembleront plus utiles que les chemins de fer et les bateaux à vapeur.
À tout cela, si on lui répond : — Fort bien, — mais vos vers ne sont pas beaux. Il passera condamnation et tâchera de s’amender. — Il espère toutefois qu’on voudra bien lui savoir gré de l’intention.
Maintenant, deux mots sur ce volume. — Les pièces qu’il renferme ont été composées à de grandes distances les unes des autres, et imprimées au fur et à mesure, sans autre ordre que celui des dates qu’on n’a pas indiquées ; l’auteur n’a pas eu la prétention de faire des monuments. Les premières se rattachent presque à son enfance, les dernières, le poème surtout, le touchent de plus près ; les plus anciennes remontent jusqu’en 1826. — Six ans, c’est un siècle aujourd’hui ; les plus modernes sont de 1831. — On verra s’il y a progrès.
Ce sont d’abord de petits intérieurs d’un effet doux et calme, de petits paysages à la manière de Flamands, d’une touche tranquille, d’une couleur un peu étouffée, ni grandes montagnes, ni perspective à perte de vue, ni torrents, ni cataractes. — Des plaines unies avec des lointains de cobalt, d’humbles coteaux rayés où serpente un chemin, une chaumière qui fume, un ruisseau qui