Dissertation d'histoire littéraire

Enoncé 2 :

« Le diable contribue à la naissance du récit édifiant[1] ». L’« imaginaire diabolique » du début du XVIIe siècle signalerait-il l’émergence d’une culture littéraire nouvelle ? Argumentez en proposant un parcours en trois parties : analysez pour commencer la dédicace « Au lecteur » des Histoires tragiques de François de Rosset, puis les adresses au lecteur et les figures du « public » qui jalonnent les récits du recueil. Enfin, comparez les résultats de votre enquête à d’autres formes d’écriture. Appuyez-vous sur au moins trois des six auteurs suivants : le père Michaëlis, le père Surin, Théophile de Viau, Charles Sorel, Cyrano de Bergerac, François de Sales.

La présence du diable dans les récits édifiants du XVIIe siècle

La figure du diable et tout l'univers qu'on lui prête ne sont pas nés au Moyen-Age, comme on est souvent amené à croire, mais bien aux XVIe et XVII siècles. Le diable provoque alors toutes sortes de craintes et représente une véritable menace pour la population[2]. Forts de cette constatation, plusieurs écrivains vont utiliser cette figure diabolique dans leurs écrits afin de faire passer une certaine idéologie catholique, et de pousser les gens à la piété. Peut-on alors considérer ces écrits, comme le fait Marianne Closson dans son ouvrage L'imaginaire diabolique en France, comme les premiers textes d'une culture littéraire nouvelle, hautement édifiante ? Nous tenterons de répondre à cette question en nous basant sur les Histoires Tragiques de François de Rosset, ainsi que sur des textes du Père Michaëlis, de Jean-Joseph Surin et de François de Sales.

Dans sa dédicace « Au Lecteur » précédant ses récits tragiques, François de Rosset témoigne déjà de cette volonté de construire un récit poussant le lecteur à la vertu et l'incitant à suivre le « droit chemin ». En effet, l'auteur déclare que « ...les accidents tragiques et lamentables sont d'excellentes leçons à l'instruction de la vie