dissertation
De tous les critères de la vérité, celui de la non-contradiction apparaît comme le seul qui puisse valoir universellement : Deux propositions contradictoires s’annulent respectivement. Dire dans le même temps et sous le même rapport que Dieu existe et qu’il n’existe pas ou dire qu’il est parfait en lui-même et qu’il est imparfait (à la vue du monde qu’il est censé avoir crée et dès lors qu’on admet qu’un être parfait doit l’être sous tous les rapports, y compris donc dans son action) vide le discours tenu sur Dieu de toute espèce de sens commun et le condamne à n’être que parole verbale incompréhensible par quiconque en chercherait le sens. Un tel discours ne peut prétendre à une quelconque vérité, c’est à dire à l’accord ente ce qui est pensé ou dit et ce qui est dit, puisque rien n’est dit, car ce qui est dit est simultanément nié par l’affirmation contraire. En cela toute vérité est nécessairement non-contradictoire et donc rationnelle.
Cependant nombres d’usages du langage (poétiques, religieux mythiques) ne semblent pas respecter ce souci de cohérence sans pour autant renoncer à l’exigence de vérité nécessaire à la crédibilité du dire et certains prétendent même ouvrir sur une vérité supérieure supra, voire irrationnelle, car (et de plus) la réalité que vise le discours dans son souci de vérité n’est pas nécessairement rationnelle ; pensons à la réalité subjective (interne au sujet) souvent ambivalente et en conflictuelle de nos désirs, passions et émotions, voire à la réalité objective (externe au sujet) qui semble défier le principe de non-contradiction, par exemple la notion de « cohérence » ou de simultanéité d’états d’une particule logiquement exclusifs l’un de l’autre est néanmoins admise par la physique quantique.
La question est donc bien de savoir si la notion de vérité a le même sens dans le discours rationnel et dans celui qui se donne comme irrationnel, voire qui revendique cette