Dissertation
INTRODUCTION Un constat : J'ai souvent le sentiment que les autres ne me comprennent pas, ne me connaissent pas, bref qu'ils ne savent pas qui je suis. En revanche, j'ai, moi, le sentiment de savoir qui je suis, ce que je suis, puisque je suis conscient de moi. Toutefois, il peut se faire que ce que je m'imagine être diffèrent de ce que je suis réellement, et que je fasse donc erreur sur ce que je suis. C'est pourquoi le problème se pose de savoir si je suis vraiment le mieux placé pour savoir ce que je suis, si je suis réellement ce que j'ai conscience d'être
I : J’ai la connaissance de ce que je suis par ma conscience Descartes, sur un plan philosophique, à l'intérieur d'une démarche qui cherche méthodiquement à découvrir une vérité, entièrement indubitable », décide de se débarrasser « une bonne fois » de tous les préjugés reçus depuis l'enfance. Dans cette perspective, il est conduit à opposer ce qu'il a conscience d'être spontanément, avant sa méditation philosophique, et ce qu'il est vraiment, dont il ne prend conscience qu'au terme de cette méditation.
La conscience spontanée de soi
Avant la réflexion philosophique, lorsque je m'appliquais à la considération de mon être, écrit Descartes, je me considérais premièrement comme ayant un visage, des mains, des bras, et toute cette machine composée d'os et de chair, telle qu'elle parait en un cadavre, laquelle je désignais par le nom de corps » (Méditations, Il). Cette première dimension de la conscience spontanée de moi-même comme corps, corps qui est mien, que je peux sentir, parait plus claire que la conscience spontanée de l'âme, à laquelle je rapporte mes actions et que j'imagine, poursuit Descartes, comme « quelque chose d'extrêmement rare et subtile » (Ibid.). De ces deux formes de conscience de soi se contente celui qui n'a pas encore entrepris de dépasser l'opinion que donne l'expérience générale de la vie et ses incertitudes.