Alfred de Musset, un génie dilettante
Les douceurs de l'enfance et de l'adolescence :
Alfred de Musset naît, à Paris, le 11 décembre 1810. Sa famille représente un milieu dont l'aisance, la culture et l'équilibre constituent un monde attentif et tendre pour l'éducation des enfants. L'intensité du climat politique de l'époque ne vient pas perturber la sérénité familiale qui entoure le jeune Alfred de Musset, son frère aîné Paul, et sa sœur cadette, Hermine. Inscrits au collège Henri-IV à Paris, les deux frères y côtoient quelques condisciples de hauts rangs. Alfred devient en classe le meilleur ami du fils de Louis-Philippe, futur duc d'Orléans, et se trouve souvent invité chez le jeune prince, au château familial de Neuilly. Pendant le règne de Louis-Philippe (1830-1848), il restera attaché au cercle des proches de la famille royale. Un autre compagnon et ami de classe, Paul Foucher, beau-frère de Victor Hugo, va lui permettre également d'approcher très tôt les cercles littéraires les plus en vue. Ces brillantes relations s'accompagnent d'une fin de scolarité couronnée de succès et de récompenses. Alfred de Musset obtient, en 1827, le 2e prix de dissertation latine au Concours général, et son Prix d’honneur au collège Henri-IV, la même année, donne à sa mère la fierté de voir « la famille d’Orléans qui le félicitait du regard et de la main » lors de la cérémonie.
Les prémices du succès :
Pour le choix de sa voir universitaire et de sa future carrière, Musset se montre hésitant et aussi peu motivé pour le droit que pour la médecine. Ses dons en dessin l’amènent un temps vers les beaux-arts, mais ses entrées dans les hauts lieux du romantisme, que facilite son amitié avec Paul Foucher, stimulent une vocation littéraire de plus en plus affirmée. Dans sa correspondance avec ce dernier, Musset met en évidence la précocité de cette vocation et la précise dans deux directions : le théâtre et la poésie. Il fait confidence à son ami, en septembre 1827, qu’il voudrait