Dissertations
Les sociétés indigènes ont été bouleversées par la « modernité » européenne. Les communautés villageoises sont les premières victimes du système colonial. Malgré les campagnes humanitaires, le travail forcé et les réquisitions de main-d’œuvre s’accompagnent de violences dans le cadre des grandes plantations en Afrique noire ou en Indochine. Nombre de paysans, traumatisés par la brutalité des changements, chassés de leurs terres par la concentration, s’entassent dans les quartiers indigènes des villes coloniales et forment un prolétariat misérable.
Le pouvoir colonial a suscité de nouvelles élites : petits fonctionnaires, journalistes, médecins ou entrepreneurs sont souvent attachés à l’ordre colonial, mais, déchirés entre deux cultures, ils souffrent du mépris et du racisme dont les entourent les colons, songent à la rupture avec la métropole et se tournent de plus en plus vers le nationalisme.
IV – Une domination menacée
1) La remise en cause de la puissance européenne
En 1918, les deux principales puissances coloniales, la France et la Grande-Bretagne, se félicitent de la contribution de leur empire à la victoire. L’opinion dans les métropoles se persuade que leur mise en valeur est un gage de prospérité durable. Toutefois, les « quatorze points » du président Wilson ont fait valoir le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et la SDN, en confiant aux vainqueurs des mandats provisoires sur les anciennes colonies allemandes et ottomanes, souligne qu’il s’agit d’une étape sur la voie de leur émancipation.
La domination européenne n’est plus sans partage. Les Etats-Unis sont devenus la première puissance mondiale et ils condamnent la colonisation lui préférant un impérialisme informel, en particulier en Amérique latine. L’URSS et l’internationale communiste multiplient les appels aux « peuples opprimés ». L’expansion du Japon est souvent accueillie avec enthousiasme en Asie même si leur exaltation de l’union des