Dissertations
L'Oraison funèbre de Madame Henriette d'Angleterre, prononcée à Saint-Denis en 1670, est plus pathétique que la précédente. Bossuet avait assisté la mourante à ses derniers moments, peut-être avait-il pénétré les causes de cette mort mystérieuse. L'émotion dont l'âme de l'orateur est remplie éclate dès les premiers mots de l'exorde, qui est un rapprochement naturel avec l'oraison funèbre de la mère d'Henriette, prononcée neuf mois auparavant en présence de celle-ci : "J'étais donc encore destiné à rendre ce devoir funèbre.." et dans ces mots qui la terminent : "Mais, après tout ce que nous venons de voir, la santé n'est qu'un nom, la vie n'est qu'un songe, la gloire n'est qu'une apparence, etc." L'éloquence de la douleur a rarement trouvé des accents plus pénétrants que ces paroles qui firent éclater en sanglots tout l'auditoire : "Ô nuit désastreuse ! ô nuit effroyable, où retentit comme un éclat de tonnerre cette étonnante nouvelle : Madame se meurt ! Madame est morte !" Plus loin, l'émotion semble prendre le ton d'une mélancolique élégie : "Madame a passé du matin au soir ainsi que l'herbe des champs. Le matin, elle fleurissait, avec quelles grâces, vous le savez ; le soir, nous la vîmes séchée !"
L'Oraison funèbre de Marie-Thérèse d'Autriche, reine de France, prononcée à Saint-Denis en 1683, a une moins grande valeur. Le panégyrique de l'insignifiante femme de Louis