Dissertations
En 1664, sa pièce Tartuffe est censurée. Pour nourrir sa troupe et en s’inspirant du héros espagnol de Tirso de Molina (1620), il écrit en l’espace de deux mois Dom Juan (1665) qui, malgré le succès qu’il rencontra, ne fut joué que 15 fois à cause notamment de son « impiété ». Reprise sur scène au XIXème siècle, elle est aujourd’hui reconnue comme un chef d’œuvre du théâtre français.
Il s’agit de l’histoire d’un noble sicilien et libertin à l’excès qui, tout au long de la pièce, reçoit différents signes du mécontentement divin avant que celui-ci le happe dans les flammes de l’enfer. Le terme libertin trouve son étymologie dans le mot latin « libertinus » signifiant « esclave affranchi ». Au XVII° siècle, le libertin est le libre penseur qui s’affranchi de la morale religieuse tandis que le libertin des mœurs est celui qui s’adonne à la luxure tout en conservant un raffinement cultivé.
Aussi pouvons-nous nous demander quelles sont les différentes faces de la personnalité de Dom Juan.
Nous verrons dans un premier temps l’aristocratie que ce héros représente, puis le libertinage dont il fait preuve avant de porter notre attention sur le blasphémateur.
Dom Juan est un noble ; il incarne donc l’aristocratie. Ce rang social se manifeste d’abord par « Dom », particule que les nobles espagnoles ont devant leur nom. De plus, il rémunère un valet, Sganarelle, qui semble lui être entièrement dévoué et possède une suite. Dans la première scène de l’acte I, nous pouvons remarquer une réplique de Gusman, écuyer de Done Elvire : « Un homme de sa qualité ferait une action si lâche ? » Ici, « sa qualité » représente la noblesse à laquelle Dom Juan appartient. De plus Done Elvire, elle-même