Dissertations
Dans ce poème en prose "L'huître", il exprime ce qu'est l'huître de façon assez paradoxale : c'est une sorte de portrait. Il est vrai que l'huître est associée à plusieurs expressions. Elle peut être vue autrement que comme un simple crustacé. Quelle est la vision de Ponge concernant cette huître ? (...)
Plan du commentaire:
Introduction
I) Le portrait de ce crustacé par Ponge
II) Le monde de cette huître
III) Ponge dégustateur tel un aventurier
Conclusion
Poème étudié:
L'huître de la grosseur d'un galet moyen, est d'une apparence plus rugueuse, d'une couleur moins unie, brillamment blanchâtre. C'est un monde opiniâtrement clos. Pourtant on peut l'ouvrir : il faut alors la tenir au creux d'un torchon, se servir d'un couteau ébréché et peu franc, s'y reprendre à plusieurs fois. Les doigts curieux s'y coupent, s'y cassent les ongles : c'est un travail grossier. Les coups qu'on lui porte marquent son enveloppe de ronds blancs, d'une sorte de halos.
A l'intérieur l'on trouve tout un monde, à boire et à manger : sous un firmament (à proprement parler) de nacre, les cieux d'en dessus s'affaissent sur les cieux d'en dessous, pour ne plus former qu'une mare, un sachet visqueux et verdâtre, qui flue et reflue à l'odeur et à la vue, frangé d'une dentelle noirâtre sur les bords. Parfois très rare une formule perle à leur gosier de nacre, d'où l'on trouve aussitôt à s'orner.
Francis Ponge, Le Parti pris des choses,