Le monde postmoderne a fait de la femme un objet. C’est la femme-objet que voyons sur nos magazines, c’est la femme-objet qui sert à attiser la convoitise, à vendre, qui permet d’imposer des stéréotypes, de former un idéal esthétique au service de la publicité. La femme-objet est une représentation, une image omniprésente, comme peut être omniprésente la sollicitation de la sexualité dans notre culture. L’un ne va pas sans l’autre. Sommes nous pour autant mieux au fait de ce que peut être la féminité parce que l’image de la femme est partout ? On peut craindre que non. L’image de la femme de la postmodernité n’est qu’une image, ce n’est pas l’essence de la féminité ; ce qu’une culture comme la nôtre en a fait, ce qui est très différent. Mais peut-on parler d’une « nature » de la femme indépendamment de sa représentation dans une culture ? Bien sûr, il y a eu la révolte du féminisme, la sainte colère contre les valeurs traditionnelles de la femme-à-donner-du-plaisir, de la femme-au-fourneau, de la femme-à-faire-des-enfants, de la femme-artifice de la publicité etc. Mais le féminisme, dans son combat, n’est-il pas souvent passé d’un extrême à l’autre ? A en croire certains textes, devenir une femme, ce serait au fond faire comme les hommes et cela sur tous les fronts. Une femme, pour être femme doit-elle devenir un homme ? C’est absurde. On ne définit pas une essence en opposition avec une autre, on la définit par elle-même. Avons-nous dans notre culture un problème d’identité sexuelle liée à la féminité ? La question classique est celle-ci: la féminité est-elle un artifice de culture, ou une différenciation de nature ? * A. Nature féminine et corps féminin 1) Par nature, on entend – dans un contexte traditionnel – ce qui constitue les caractères propres d’une existence donnée, et ce qui oriente en quelque sorte son devenir. Il est dans la nature du feu de brûler. Il est dans la nature du gland de devenir un chêne et certainement pas un