Dissertattion
Ghislain Dubois – UVSQ – Association pour l’innovation et la recherche au service du climat. www.airclimat.org / ghislain.dubois@air-climat.org Pour le meilleur et pour le pire l’histoire du tourisme est indissociable de celle de l’automobile. Les automobiles « de tourisme », les guides Michelin, les routes touristiques…forment un imaginaire puissant qui structure encore les modes de consommation actuels. Pourtant des signaux de plus en plus nombreux semblent témoigner d’une désaffection croissante de l’automobile comme objet et pratique désirée, notamment au moment des vacances. Doit-on s’attendre à un changement de pratiques vers le train et à une restauration de ce moyen de transport, après son déclin historique depuis l’après-guerre ? Ou au contraire à un basculement de l’imaginaire vers la vitesse et l’exotisme que permet le transport aérien ? Ou enfin à une stabilité des flux automobiles, les tendances lourdes les conditionnant étant finalement plus forts que les épiphénomènes les mettant en cause ? L’avenir apparaît très ouvert, et dépendra aussi d’une volonté politique, puisque l’offre de transports contribue aussi à former la demande. En théorie pas de fatalité à l’automobile… La voiture particulière est utilisée pour les trois quarts des séjours personnels des Français, courts et longs (enquête Suivi de la demande touristique des Français- SDT), pour plus de 80% si l’on ne considère que les séjours en France métropolitaine. A l’échelle nationale, la domination de l’automobile semble donc évidente. Est-elle pour autant inévitable ? Actuellement, tous les voyants semblent au vert pour laisser penser à une évolution radicale des relations entre tourisme et automobile. Bonus/malus sur les automobiles, prix croissant des carburants, congestion limitant l’intérêt pratique de l’automobile, prise de conscience environnementale, baisse du taux de motorisation des ménages urbains : cette conjonction d’éléments