Disserte
Jeunesse et formation
Treizième des dix-sept enfants d’un riche traiteur rôtisseur de Chartres, qui fit donner à ses enfants une bonne éducation, Brissot fit ses études, avec le poète Guillard et plusieurs jeunes gens tels que Bouvet, Bouteroue, Sergent, l’abbé Chasles et Pétion, qui ont figuré comme lui dans la Révolution, au collège de Chartres où il montra une grande ardeur au travail. Il devint peu à peu, au grand désespoir de sa famille, un adepte de Voltaire, de Diderot et surtout de Rousseau.
Pour s’exercer à la procédure, il se précipita dans les études les plus variées, scientifiques et littéraires, et y apporta jour et nuit un acharnement passionné, une voracité incomparable.
Linguet lui donna d’excellents conseils, et le chargea de quelques articles pour le Mercure ; mais une intrigue lui fit enlever ce journal ; et Brissot, qui s’obstinait à suivre une carrière dans laquelle son père ne voulait pas le voir entrer, fut obligé, en 1778-1779, d’aller rédiger le Courrier de l'Europe de Samuel Swinton qui soutient les insurgés américains.
A Paris, il se livra à l’étude des sciences physiques. En même temps qu’il s’occupait de chimie, il se fit recevoir avocat à Reims, remporta deux prix à l’Académie de Chalons, prépara son Traité de la vérité, publia sa Théorie et sa Bibliothèque des lois criminelles, collection remarquable commencée à Paris, finie à Londres, imprimée à Neuchâtel. Si les premiers ouvrages de Brissot lui avaient valu l’amitié de quelques-uns des littéraires les plus célèbres, seuls ses libraires avaient profité du fruit de ses veilles. Sans fortune, il avait besoin de s’en créer une par ses travaux. Nourri des doctrines de Jean-Jacques Rousseau, il se met à écrire des pamphlets sur