François Rabelais Londres le 1er Novembre 1535

Cher Holbein,

Je me présente tout d’abord. François Rabelais, médecin et écrivain humaniste. Je me permet de vous écrire pour vous exposer mes ressentis face à vos deux chefs d’œuvres qui m’ont été exposés lors d’une présentation dédiée aux œuvres de grands peintres comme vous-même.

En effet, vos œuvres m’ont fascinées et provoquées un enthousiasme hors du commun.
Moi-même qui suis un admirateur d’Erasme je ne peux qu’être enchanté de son portrait.

La constitution de la peinture le représentant est très impressionnante. Mes yeux sont attirés par son visage qui ressort grâce à un vert foncé ainsi que par le grand soin porté à la description de ses mains ce qui fait ressortir son activité littéraire.
Ce portrait, il me semble, doit faire allusion à l’effigie des empereurs romains gravés sur les médailles antiques.

Quand au portrait de Thomas More, votre technique de peinture semble étonnamment moderne.
Son visage est imposant ce qui provoque une présence physique et ses mains apportent une virtuosité à la toile.
Ses manches de velours paraissent tellement réelles que j’ai l’impression de pouvoir les toucher et c’est cela qui apporte également une texture à celle-ci.

Comme je peux le remarquer sur la toile que vous avez peinte récemment « Les Ambassadeurs », vous donnez un sens et plusieurs évocations.
Vous faites ressortir un intérieur somptueux avec un sol en marbre s’inspirant des mosaïques médiévales, un crucifix qui représente la religion ainsi que des objets de musique et de mathématiques qui font ressortir l’idée de connaissances et de nature morte.

C’est cela qui m’en fait venir au point suivant.
Je voudrais que vous me représentiez de la même manière que J de Dinteville et G de Selve, en compagnie de Gargantua.
Cependant, j’aurais quelques exigences à votre égard.
J’aimerais que mes idées principales et fondamentales