Divergent chapitre 38
TOBIAS TOURNE LA TÊTE et ses yeux sombres se posent sur moi. Il se lève. Il me vise avec son pistolet.
— Lâche ton arme, m’ordonne-t-il.
— Tobias, tu es dans une simulation.
— Lâche ton arme, répète-t-il. Ou je tire.
Je sais qu’il ne me reconnaît plus. Et Jeanine a précisé que la simulation faisait de ses amis des ennemis. S’il doit tirer, il le fera.
Je pose mon pistolet à mes pieds.
— Lâche ton arme ! crie-t-il.
— Je l’ai fait.
Une petite voix dans ma tête me martèle qu’il ne m’entend pas, qu’il ne me voit pas, qu’il ne me connaît pas. Un sentiment de révolte me saisit. Je ne vais pas rester là sans rien faire et le laisser me tuer.
Je me jette sur lui pour lui saisir le poignet. Je sens ses muscles se contracter au moment où il appuie sur la détente et j’esquive juste à temps. La balle frappe le mur derrière moi. Le souffle coupé, je lui donne un coup de pied dans les côtes et lui tords le poignet de toutes mes forces. Il lâche son pistolet.
Je ne peux pas gagner contre Tobias. C’est perdu d’avance. Mais je dois détruire l’ordinateur. Je plonge pour ramasser l’arme, mais il m’attrape et me repousse brutalement sur le côté.
Un court instant, je fixe ses yeux sombres, ambigus, avant qu’il ne me décoche un uppercut au menton. Ma tête est projetée en arrière et je recule, les bras relevés en bouclier devant mon visage. Je ne dois pas tomber ; je ne dois pas tomber ou il me frappera à coups de pied et ce sera pire, bien pire. En ignorant la douleur, j’éloigne l’arme d’un coup de talon et lui donne un coup de pied dans le ventre.
Il m’attrape la jambe et me fait tomber. J’atterris sur l’épaule droite. Le choc est tel que ma vision périphérique s’obscurcit. Il prend son élan pour recommencer et je me redresse sur les genoux en tendant le bras pour