Divertissement pascalien
Bonheur = état qui dure toujours, état de repos. Or : ne sommes-nous pas incapables de rester sans rien faire, dans un état de repos total?
Pascal, Les pensées1. (…) "quand je me suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes, et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la cour, dans la guerre, d'où naissent tant de querelles, de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j'ai dit souvent que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s'il savait demeurer chez lui avec plaisir, n'en sortirait pas pour aller sur la mer (…) et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu'on ne peut demeurer chez soi avec plaisir. Mais quand j'ai pensé de plus près, et qu'après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs, j'ai voulu en découvrir les raisons, j'ai trouvé qu'il y en a une bien effective, qui consiste dans le misère naturelle de notre condition faible et mortelle, et si misérable que rien ne peut nous consoler lorsque nous y pensons de plus près".
2. Ennui. "Rien n'est si insupportable à l'homme que d'être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application. Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son âme, l'ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le desespoir". | Présupposé : les hommes seraient heureux s'ils savaient rester tranquilles chez eux, d'autant plus quand ils ont " tout pour être heureux ", qu'ils n'ont plus besoin de rien.
Or, constat : les hommes ne restent jamais tranquilles chez eux même s'ils ont tout ce qu'il leur faut et qu'ils ne devraient dès lors plus rien rechercher. Ils sont sans cesse occupés, agités, et leur agitation est cause de