Doc lycée
Dire que les langues naturelles sont des codes, destinés è la transmission de l’information d’un individu à un autre, c’est admettre du même coup que les contenus exprimés grâce à elles, sont exprimés de façon explicite. Par définition, en effet, une information encodée, c’est pour celui qui sait déchiffrer le code, une information manifeste, une information qui se donne comme telle, qui s’avoue, qui s’étale. Ce qui est dit dans le code est totalement dit, ou n’est pas dit du tout.
Or, il y a dans toute collectivité, même dans la plus apparemment libérale, voire libre, un ensemble non négligeable de tabous linguistiques. On entendra par là qu’il y a des mots qui ne doivent pas être prononcés ou qui ne le peuvent que dans certaines circonstances strictement définies. Ce qui importe davantage, c’est qu’il y a des thèmes qui sont entiers qui sont frappés d’interdit et protégés par une sorte de loi du silence. Bien plus, il y a pour chaque locuteur, dans chaque situation particulière, différents types d’information qu’il n’a pas le droit de donner, non qu’elles soient en elles-mêmes objet d’une prohibition, mais parce que l’acte de les donner constituerait une attitude considérée comme répréhensible. Pour telle personne, à tel moment, dire telle chose, se serait se vanter, se plaindre, s’humilier, humilier l’interlocuteur, le provoquer, le blesser, etc. dans la mesure où, malgré tout, il peut y avoir des rasons urgentes de parler de ces choses, il devient nécessaire d’avoir à sa disposition des modes d’expression implicite, qui permettent de laisser entendre sans encourir la responsabilité d’avoir dit.
Une seconde origine possible, au besoin d’implicite, tient au fait que toute affirmation explicitée, devient par cela même, un thème de discussions possibles.
Tout ce qui dit peut être contre dit.
Il est donc nécessaire à toute croyance fondamentale, qu’il s’agisse d’une idéologie sociale ou d’un parti-pris personnel, de