Dock de cardiff
En 1894, Lionel Walden, spécialiste des paysages marins et des ports, présente au Salon de Paris le tableau intitulé Les Docks de Cardiff. Comme Whistler, autre peintre américain de Nouvelle-Angleterre qu'avaient séduit les paysages londoniens ou comme Monet qui avait magnifié le chemin de fer dans son tableau La Gare Saint-Lazare, Walden s'inscrit ici dans un mouvement qui considère les paysages industriels enfumés comme dignes du regard de l'artiste, contrairement à toute une tradition qui refusait ce statut au monde de la machine.
Ce qui frappe dans ce panorama portuaire, c'est que l'eau en est absente alors que le ciel, barré de trois panaches de fumée, occupe plus du tiers de la toile. Tout ici est l’œuvre de l’homme et le gigantisme de la cheminée qui vient presque buter sur le haut du tableau manifeste cette puissance démiurgique de l’homme de la société industrielle. Ce qui a surtout retenu l'attention de Walden, ce sont les équipements techniques et les entrepôts qui entourent les bassins. Les feux de signalisation, la locomotive à vapeur, leurs reflets, la lumière fantomatique, les fumées qui retombent sur les quais humides, donnent une atmosphère irréelle à une toile dont plus de la moitié est occupée par des aiguillages et des voies ferrées, symbole de la puissance industrielle. Au second plan, les mâtures des navires à voile dominent, et les superstructures