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Si l’on veut chercher la base profonde du romantisme, le caractère où il se montre européen, il n’y faut pas voir une simple évolution des formes poétiques car c’est avant tout un état d’âme et une manière de sentir. La sensibilité romantique se compose d’émotions douces, de penchants, de rapports affectifs entretenus avec la famille, les amis, les êtres aimés, l’humanité, de souvenirs des êtres chers disparus, de pitié, d’attirance pour la beauté des paysages, pour l’ambiance de la nuit.
1) Le Mal du siècle
Cette expression désigne l’état d’incertitude et d’insatisfaction des deux premières générations romantiques. Ce trouble, souvent apparenté à la « vague des passions » vient du décalage entre les espoirs et la réalité historique ; il prend la forme d’une alternance d’enthousiasme et de chagrin, de vague à l’âme, d’épuisement.
Goethe disait « Le classicisme, c’est la santé ; le romantisme la maladie ». Des pâles figures alanguies de poètes lunatiques et de jeunes filles guettées par la phtisie hantent en effet les pages de la littérature romantique. Le mal du siècle est précurseur du « spleen » baudelairien mais aussi du terme moderne de « Mal de vivre ». les symptômes sont divers : inquiétude, mélancolie, vapeurs, sentiment de perte et de chute pour une quête de l’identité. Tous ces symptômes se rapportent à la même prise de conscience, à la découverte du vide et de l’insécurité à l’intérieur de l’être. Le néant se révèle par une double expérience : les marécages de l’ennui et les menaces, explicites ou confuses, venant du monde. Rêverie stérile, apathie, pulsions morbides, dégoût de la vie, sentiment du vide ou au contraire désirs désordonnés marquent une génération, souvent d’origine aristocratique, traumatisée par le cours vertigineux des événements et par la perte des repères spirituels et moraux liés à un christianisme mis à mal par les Lumières.
Les romantiques trop préoccupés par l’ennui de vivre, possédaient