document pour dissertation sur le coup d'Etat 1958
CRITIQUE
* Comment s'emparer du pouvoir quand on n'a aucune chance d'y être porté par une majorité électorale?
Putsch militaire, révolution, guerre civile, le xxe siècle a excellé dans ces méthodes. En 1958, de Gaulle tente, lui, le coup d'Etat démocratique, considéré aujourd'hui comme un coup de génie par certains, FN en France ou Ligue lombarde en Italie, qui voudraient bien l'imiter. D'entrée, ce film remarquable redonne tout son sens à cet événement occulté (les lycéens apprennent que de Gaulle sauva la France, victime de l'incurie des gouvernements successifs de la IVe République). Au-delà d'un simple travail d'archiviste, voici, éclairés sous un jour nouveau, les fondements du pouvoir gaullien. Les témoignages priment donc sur les archives. Ceux de Pierre Le Franc, du général Massu; plus rares, ceux de Jean-Baptiste Biaggi, avocat gaulliste très actif sur le terrain, Lucien Neuwirth, Pierre Delpey et Yves Gignac président et secrétaire général des Anciens d'Indochine, association qui, dès 1954, sera le bras armé des gaullistes. Les anecdotes (Michel Debré, cité par Pierre Picard, secrétaire général de l'USRAF, 100% gaulliste pro-Algérie française: «Quiconque prône la renonciation à l'Algérie française doit être fusillé le lendemain et puis c'est tout!») ne sont jamais vaines qui disent le climat d'alors. Les témoins dessinent la stratégie, sur quatre années un tantinet secouées, du général de Gaulle, surfant entre les ultras, l'armée, et surtout sur le pouvoir. On est loin de Robert Hossein, mais au coeur de la science politique qui le conduit, le 13 mai 1958, alors que le gouvernement Pfimlin a déclaré l'état d'urgence en Algérie et le blocus aérien et maritime, à se déclarer «prêt à assumer le pouvoir». Dans la