MOLIERE, DOM JUAN, 1665
Acte I, scène 2 de « Quoi? Tu veux qu'on se lie à demeurer au premier objet ….étendre mes conquêtes amoureuses »

INTRODUCTION: Dom Juan est une pièce écrite par Molière en 1665. Il reprend dans cette œuvre une histoire qui avait déjà inspiré de nombreux dramaturges comme Tirso de Molina. La pièce nous présente un grand seigneur espagnol qui, accompagné de son valet Sganarelle, séduit les femmes et les abandonne par la suite. Impie, ne croyant ni en Dieu, ni au Diable, il provoque le divin tout au long de l'intrigue jusqu'au châtiment final. Dans cet extrait de la scène 2 de l'acte I, Dom Juan vient juste de faire sa première apparition sur la scène et de surprendre les valets Gusman et Sganarelle en train de parler de lui. Sganarelle désapprouve la conduite de son maître qui vient d'abandonner sa femme Elvire. Pour se justifier, Don Juan évoque sa conception de l'amour.

LECTURE DU TEXTE

Dans un premier temps, Molière révèle d'une manière très structuré les valeurs amoureuses de son héros. Puis, le dramaturge brosse le portrait d'un libertin au XVIIème siècle.

I/ TOUT D'ABORD, DOM JUAN EXPOSE SA PHILOSOPHIE DE L'AMOUR

Ainsi, Dom Juan se présente comme un homme libre

En effet, Dom Juan critique vigoureusement la fidélité. Il n'admet aucun obstacle à sa liberté. La fidélité lui paraît le pire ennemi de l'amour:

Il affirme dans la phrase « la belle chose de vouloir se piquer d'un faux honneur d'être fidèle » (l.2-3). La fidélité est, selon lui, un emprisonnement volontaire, qui, en forçant à faire un choix, élimine les autres possibilités.

A la passion unique, il préfère multiplier les rencontres comme le traduit la répétition des pluriels « toutes » (citez expressions).

En outre, la fidélité est, pour lui, la mort de la passion amoureuse car la possession physique enlève au désir sa force et don attrait: Aux l.18-19, il déclare « lorsqu'on est maître une fois […] tout le beau de la passion est