Dom Juan est un beau parleur, un enchanteur, qui manipule si bien les mots que toutes les femmes tombent sous son charme. Bien peu lui résiste. Il butine de fleur en fleur sans pour le moins se soucier des conséquences. Ainsi, son cœur n’appartient à personne, il le partage avec celles qui le veulent bien. Dom Juan est un jeune homme qui aime le changement, c’est pourquoi il ne reste jamais bien longtemps avec la même femme. D’après lui, «[…] lorsqu’on en est maître une fois, il n’y a plus rien à dire, ni rien à souhaiter, tout le beau de la passion est fini, et nous nous endormons dans la tranquillité d’un tel amour, si quelque objet nouveau ne vient réveiller nos désirs.»[1] Pour lui, «[…] la constance n’est bonne que pour des ridicules, toutes les belles ont le droit de nous charmer, et l’avantage d’être rencontrée la première, ne doit point dérober aux autres les justes prétentions qu’elles ont toutes sur nos cœurs.»[2] De plus, «[…] je [Dom Juan] ne puis refuser mon cœur à tout ce que je vois d’aimable, et dès qu’un beau visage me le demande, si j’en avais dix mille, je les donnerais tous.»[3]

Ce jeune homme est le modèle parfait pour représenter le cycle du désir. Tout d’abord, il désirera une femme quelconque, Charlotte la paysanne en est un bon exemple, ce qui représente la poursuite d’un rêve de la phase 1. Puis une fois qu’il aura attiré son attention, il fera ses belles manières et ses belles paroles pour la séduire, ce qui correspond à la période d’excitation et d’illusion de la première phase. Elle finira par succomber et l’aimera ce qui constitue un triomphe, causant une brève période d’euphorie, le tout, relié à la phase intermédiaire. Une fois son rêve réalisé, séduire et faire tomber en amour une femme, l’excitation s’atténuera et la déception suivra, ce qui est égale à la phase 2. Puis, une nouvelle femme se présentera à ses yeux et le cycle recommencera.

Selon ce modèle, le désir qu’éprouve Dom Juan vis-à-vis Done Elvire n’est plus, «Oui,